Véritable fléau dans l’agriculture laitière de Franche-Comté, le campagnol terrestre provoque des dégâts couteux, des risques sanitaires et des dommages sur la faune sauvage par la pratique d’une lutte chimique (utilisation de la Bromadiolone).
Depuis 30 ans on observe un phénomène de pullulation des populations de campagnols. L’augmentation de l’exploitation des parcelles d’herbage et l’abattage des arbres et des bosquets nécessaires aux prédateurs ont favorisé la croissance des populations.
Ce phénomène s’est principalement localisé en Franche-Comté (et en Suisse voisine) et en Auvergne où il est sujet d’études, de recherches et d’observations.
Cette problématique est devenue un enjeu national (voir compte rendu des débats au Sénat)
Ce nuisible, en se nourrissant de la racine des plantes, provoque des dégâts sur la qualité des fourrages et par conséquent sur la qualité du lait.
De plus, cela implique des coûts supplémentaires de remise en régénération des pâtures infestées.
Le pic de pullulation enregistré dans le Doubs l’année 2012 a touché 60.000 ha et entraîné 25 M € de perte de revenus agricoles, soit un bon tiers des surfaces exploitées et jusqu’à 40 % du revenu des agriculteurs. (source: Est Républicain du 24 novembre 2012)
Après avoir massivement utilisé la lutte chimique (bromadiolone et gaz) dont on a pu constater visiblement les conséquences sur la faune sauvage et domestique ainsi que sur l’environnement (écosystème aquatique), la FREDON, (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) préconise des actions de prévention favorisant la prédation http://www.campagnols.fr/index.php
En effet, le renard, la buse, le héron et le milan royal, espèce protégée et à forte valeur patrimoniale et autres rapaces nocturnes, sont les plus gros consommateurs de campagnols.
La FREDON suggère donc des installations de perchoirs dans les champs cultivés.
Les rapaces pratiquent une chasse à l’affût qui leur demande beaucoup d’énergie, surtout en hiver, et ont besoin de lieux où se reposer.
Les échelles perchoirs sont une rencontre entre un désir d’expression artistique engagée dans une utilité écologique et des agriculteurs autant responsables que sensibles à leur environnement de travail et de vie.
Rendre spectaculaire une installation de perchoirs, en alliant une nécessité écologique et une démarche artistique intégrée au paysage ….
Scénographiée en fonction des contraintes dues au site d’implantation, cette installation consiste donc en une suite d’échelles surdimensionnées, de grand format (6 mètres), élancées vers le ciel, alignées sur quelques kilomètres comme une déambulation en suspension.
Par ailleurs, en dehors de son utilité, l’œuvre suscite la curiosité tout en valorisant le patrimoine environnemental.
En s’adressant tout autant aux habitants de la zone concernée qu’à un plus large public, elle offre une approche ludique à l’art plastique et plus particulièrement au Land Art.